Maîtriser le logement des vaches taries pour bien démarrer la lactation
Contre les mammites à coliformes, la qualité du logement des vaches taries est fondamentale. S'y ajoute le traitement au tarissement.. C'est ce que montre une récente étude anglaise. Explications du BTPL...
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
|
Une récente étude anglaise s’est intéressée à la contamination des vaches durant le tarissement. En effet, depuis plusieurs années, de gros efforts ont été fournis en Grande –Bretagne pour améliorer la qualité du lait du point de vue des cellules et des mammites. Il en résulte une nette amélioration de la situation. Mais parallèlement à cela, les coliformes* sont devenus la cause principale des mammites. Or les nouvelles infections dues aux coliformes sont plutôt contractées durant le tarissement, d’où le choix d’étudier cette période. |
L’étude a été réalisée sur 6 troupeaux anglais, présentant des taux cellulaires de tank inférieurs à 250 000 C/ml et des vêlages étalés sur l’année. [627 vaches étaient incluses dans l’étude.
Des analyses bactériologiques de lait ont été réalisées au tarissement puis 3 semaines, 2 semaines et 1 semaine avant le vêlage et enfin 1 semaine après. De plus, les vaches étaient suivies pendant les 100 premiers jours de la lactation. En cas de mammites, un échantillon de lait était prélevé afin de rechercher le germe en cause et, le cas échéant, de le comparer au germe présent pendant le tarissement (méthode des empreintes génétiques). Cela permet de savoir avec certitude si la mammite est due au germe déjà présent ou s’il s’agit d’une nouvelle infection.
Plus de la moitié des mammites à coliformes en début de lactation ont été contractées pendant le tarissement :
Le résultat majeur de cette étude est que 52,6 % des mammites cliniques dues à des coliformes pendant les 100 premiers jours de lactation sont dues à des infections contractées pendant le tarissement (ce chiffre atteint pratiquement 60 % si l’on y inclut les autres pathogènes Streptocoque uberis et Staphylocoque aureus). Attention, qui dit mammite due à des coliformes ne signifie pas forcément « mammite colibacillaire » tel qu’on l’entend habituellement avec des signes cliniques graves et une atteinte de l’état général. Au contraire, les mammites dues aux coliformes contractées pendant le tarissement restent à l’état subclinique plusieurs semaines et ne peuvent se manifester que par quelques grumeaux dans le lait. De plus, parmi les vaches infectées par ces coliformes durant le tarissement, seules quelques-unes unes d’entre elles n’expriment la maladie. Les facteurs « déclenchants » seraient un vêlage difficile, un déficit énergétique en début de lactation, une maladie de début de lactation de type fièvre de lait, cétose, métrite, non délivrance…
La qualité du logement des vaches taries est fondamentale :
La solution première, et de loin la plus importante, est de loger les vaches taries dans des conditions adéquates. Qu’elles soient au pâturage ou en bâtiment, elles ne doivent pas être négligées. Lorsque l’accès à l’abreuvoir est plein de boues et de bouses, il est évident que les mamelles sont souillées et que l’on accroît le risque de nouvelles infections. De même, lorsque le bâtiment des taries est exposé au vent ou à la pluie, le risque est plus élevé. Il est probable, à la lumière de cette étude, que l’on comprenne certains cas de mammites alors que l’élevage est parfaitement tenu et que les conditions d’hygiène sont impeccables mais pour lesquels on ne s’est pas suffisamment intéressé aux conditions de logement des taries.
La seconde solution concerne le traitement au tarissement. Le prolongement de cette étude a montré que l’on diminuait le nombre de mammites cliniques dues aux entérobactéries en début de lactation en utilisant un produit de tarissement à large spectre et à action prolongée (par exemple : Cépravin ND). Cependant, cela ne doit en aucun cas faire oublier l’importance du logement des taries.
L’antibiothérapie sélective au tarissement Cela consiste à ne pas traiter systématiquement toutes les vaches avec un antibiotique au tarissement. Une récente étude portant sur 290 vaches a montré que certains quartiers non traités se sont nouvellement infectés durant le tarissement (Streptocoque uberis) alors qu ‘aucun des quartiers traités ne s’est infecté. De même, au vêlage, les quartiers non traités se sont montrés plus sensibles que les autres (infections à Streptocoque uberis et Staphylocoque aureus). La pratique de l’antibiothérapie systématique au tarissement n’est donc pas encore à remettre en cause. |
* coliformes : famille de bactéries encore appelées colibacilles ou entérobactéries comprenant Escherichia coli, Serratia, Klebsellia…. Ce sont pour la plupart des hôtes normaux du tube digestif, que l’on retrouve aussi dans l’environnement.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :